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La résine d’épicéa, l’onguent des bois !

by in Plantes comestibles, Produits sauvages, Recettes sauvages 11 janvier 2022

Sous la morsure de l’hiver les grands conifères, résistent. Les forêts saisies par le froid nous paraissent soudain muettes et nues ; la vie semble avoir déserté.Les mélèzes plusieurs fois centenaires ploient sous le manteau neigeux et nous espérons qu’ils résisteront encore une fois à la rudesse de cette blanche saison. Les sapins et épicéas sont eux aussi les gardiens austères et sombres de la vie animale qui n’a jamais cessé de foisonner, laissant çà et là des traces qui témoignent de sa présence ; pives dépecées, empreintes et touffes de poils.

Il existe dans les bois, une pépite végétale, souvent ambrée et parfois cristalline. C’est elle que nous sommes venus récolter aujourd’hui.

Ses senteurs boisées qui rappellent l’encens et son goût, nous font immédiatement basculer dans nos expériences d’enfants ; collée sur les habits, aux bouts des doigts et dans les dents, la poix nous accompagnait dans nos jeux forestiers!

La résine se récolte tout au long de l’année, elle exsude tout naturellement de l’arbre lorsqu’il est blessé. Souvent confondue avec la sève, la résine ne circule pas dans les mêmes conduits et ne participe pas à l’alimentation de l’arbre.

Munis d’un bon couteau, vous pourrez la récolter sur certains résineux (épicéas, sapins blancs, mélèzes, pins ou arolles) en étant attentifs à ne pas enlever la totalité de la sécrétion afin que l’arbre puisse continuer à cicatriser.

L’onguent de sapin que nous confectionnons, ne fait pas qu’embaumer la maison, il soigne et soulage de multiples façons. Appliqué à même la peau, c’est un antimicrobien, antifongique et aussi un bon cicatrisant.

Ex Nihilo nihil fit ! » De rien, rien ne vient !

Au XVI siècle, le botaniste Lonicerus écrivait déjà: « La résine de sapin cuite avec du miel est bonne pour le rhume et les maux de gorge appelés angine, ainsi que toutes les lésions externes du corps ».

Ingrédients

  • 2 dl d’huile d’olive vierge ( 1ère pression à froid et bio )
  • 60 gr de résine minimum
  • 25 gr de cire d’abeille
  • 10 gouttes de vitamine E

La préparation

  1. Lors de votre récolte, veillez à ne pas prélever la résine qui fait office de pansement mais uniquement l’excédent. Épicéa, pin, ou sapin. Toutes les résines peuvent être utilisées de cette manière.
  2. Dans un récipient, mélangez l’huile et la résine, et mettez-le à chauffer au bain-marie jusqu’à ce que la résine fonde et se mélange à l’huile.
  3. A ce stade, il vous restera de nombreux résidus et impuretés. Filtrez ce liquide aussi finement que possible à l’aide d’une passoire.
  4. Nettoyez votre casserole et faites à nouveau chauffer votre liquide au bain-marie après y avoir ajouté la cire d’abeille. Ne dépassez pas les 70°C. Dès que la bonne température est atteinte, la cire se dissoudra très rapidement.
  5. Une fois la cire dissoute, rajoutez 10 gouttes de vitamine E afin de retarder le rancissement de l’huile. Mélangez bien le tout de manière homogène, versez la préparation dans le contenant et laissez durcir.

Photos de l’article: ©laboitesauvage.ch

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