Le cocorico du coquelicot !
Le flamboyant coquelicot est devenu le compagnon des terrains vagues, fleurissant en bordure d’autoroute et de voies de chemins de fer. Les sols caillouteux et pauvres l’ont accueilli à bras ouverts, afin que le Papaver Rhoeas, redonne à des sites sans charme, la délicate poésie de ses pétales brûlants. Papier de soie froissé ou jupe chiffonnée, le coquelicot nous émeut par son allure fragile, se courbant sous les bourrasques, ployant sous les lourdes gouttes de pluie…C’est dans une triste banlieue, sur un sol en friche que nous avons trouvé un tout petit champs, audacieux et écarlate, poussant là avec superbe sans souci du lendemain. Nous sommes venus cueillir ses pétales pour confectionner tisane et sirop, et saisir quelques images avant que ce tableau anachronique ne soit arraché sans état d’âme. C’était un terrain à bâtir et le coquelicot n’en savait rien !
Lorsque la capsule (fruit) du « pavot des champs » est sèche, vous avez la possibilité d’en extraire les graines en découpant la partie supérieure. Les centaines de semences qui s’y trouvent serviront à parfumer vos pains maison, donner du croustillant à une salade ou décorer un fromage frais.
Ex Nihilo nihil fit ! » De rien, rien ne vient !
Telle la crête d’un coq, la fleur rouge vif du coquelicot se balance doucement au-dessus des champs. C’est au XVIe siècle que cette comparaison a donné son nom à la fleur du pavot : cocorico, coquerico, coquelicoq et pour finir coquelicot!
Dans l’Egypte Antique, les parents des défunts éparpillaient les fleurs Papaver Rhoeas, afin que leurs morts bénéficient d’un sommeil paisible. En 2010, une archéo-botaniste de l’Université de Zurich a exhumé quelques morceaux de guirlandes funéraires vieilles de 3500 ans ! Les fleurs utilisées pour les confectionner étaient : les nénuphars, les coquelicots, les feuilles de vigne et le sycomore.
Depuis fort longtemps, le coquelicot est connu pour ses activités sédatives légères et antitussives et se déguste sous forme de sirop et de tisane. Il n’y a pas si longtemps encore, on agrémentait volontiers la bouillie des tout-petits de graines de pavots et ceci juste avant l’heure du dodo…
Notre recette sauvage : sirop médicinal de coquelicot
Ingrédients
- 250gr de pétales
- 1 l d’eau
- 1,8 kg de sucre
- 4-5 gouttes de jus de citron (facultatif)
Détachez les pétales et placez-les dans un bocal en verre hermétique. Faites bouillir 1 litre d’eau, puis versez-la encore frémissante, sur les fleurs. Laissez infuser 12h à 24h. Filtrez la préparation à l’aide d’une étamine, puis pesez le liquide obtenu. Pour 1 litre de liquide ajoutez 1,8 kilo de sucre cristallisé. Chauffez doucement jusqu’à ce que le sucre soit dissout. Ne faites pas bouillir le liquide afin de préserver un maximum de propriétés thérapeutiques. Versez aussitôt dans les bouteilles et laissez refroidir. Ce sirop médicinal possède des vertus sédatives et calmantes. C’est également un antitussif efficace. Pour un sirop aromatique, vous n’aurez besoin que de 1,2 kilo de sucre.
Photos de l’article: ©laboitesauvage.ch